Redevenir salarié après avoir été patron : accrochez-vous, virage serré

Par: Blog pour l'emploi 28-12-2012

Catégories:Diversité,

Rarement choisie, la reconversion d’un patron fait débat. Semée d’embûches, au premier rang desquelles, les préjugés, elle doit être précédée d’une profonde réflexion ; pas toujours évident quand l’urgence s’en mêle. Panorama des possibles.

Petit florilège d’idées reçues

La parole est à l’accusation : « Un entrepreneur qui réussit ne redevient pas salarié, donc, s’il le souhaite, c’est que quelque part, il y a échec. Et puis, un ancien patron est difficile à manager. »

La parole est à la défense : « Un entrepreneur sait prendre des risques, il est force de proposition, créatif, innovant, responsable… ».

Objection : « Vous avez planté votre boîte, vous n’êtes pas digne de confiance. »

Petit florilège d’idées reçues. Du vécu pour Benoît M., patron durant quatre ans d’une entreprise de services à la personne de 10 salariés. Après la cessation de son activité (la crise est passée par là), contraint d’envisager un retour au salariat, il a passé pendant six mois une trentaine d’entretiens dans le secteur de la Banque (il a une formation bancaire à la base), puis dans d’autres secteurs. Entretiens tous soldés par des refus d’embauche. Qu’importe, il est devenu auto-entrepreneur et c’est dans le cadre d’une de ses missions qu’il a rencontré son employeur actuel. À croire que c’est quand on ne cherche plus à être salarié que l’opportunité se présente…

On oppose généralement le patron au salarié. Le premier serait, entre autres, autonome dans ses décisions, le second moins. « Poncifs ! Il faudrait quand même rappeler à quel point l’entrepreneur est lié à plein d’acteurs — financiers notamment —, et est donc capable de composer, il n’est pas le seul maître chez lui ! », réagit Hervé Simonot, Directeur Commercial Groupe chez Mac Allister, également à la tête de la filiale Mac Allister Executive.

Vous avez été patron et vous cherchez aujourd’hui un emploi salarié. Sachez que vous devez être capable de vous expliquer sur votre capacité à être moins autonome, moins décideur, à vous adapter à une équipe, une hiérarchie, etc. Un conseil : objectez que si vous avez eu des droits en tant que patron, vous aviez aussi des devoirs, et pas des moindres : devoirs en termes sociaux, légaux, professionnels… Et ceci afin de créer de l’empathie vis-à-vis du statut d’entrepreneur. « Quand un entrepreneur se retrouve candidat alors qu’il a subi un échec, le recruteur doit aller au fond des choses. Il convient de diagnostiquer avec lui les raisons de l’échec pour en faire ressortir des atouts, une expérience. Bachelard ne disait-il pas « L’expérience est très précisément le souvenir des erreurs rectifiées. » ?», souligne Hervé Simonot.

Sachez aussi que plus votre expérience en tant que patron aura été longue, plus votre reconversion pourra être difficile, pour l’ego mais pas seulement. « Ce sont souvent des profils qui ne se sont pas frottés au marché du travail en tant que candidat depuis longtemps, le décalage est énorme », note Vincent Rostaing, fondateur du cabinet Le Cairn 4 IT. De plus, la problématique de l’urgence fait que ce sont des candidats qui sont plus dans une position de demande que d’apporteur d’offre. Sachez enfin que vous êtes un candidat hors norme et donc déconcertant pour un recruteur.

Incasable alors, l’ancien patron que vous êtes ?

Non. Votre expérience est un atout dans certains environnements : les startups, les fonctions de développement commercial, les créations de poste, par définition plus risquées.

Qu’elle soit choisie ou subie, votre reconversion nécessite un réel travail sur vous-même et un accompagnement. « Cela demande un véritable engagement de temps, d’énergie », observe Hélène E.. Conseil en marketing, son propre patron depuis six ans, elle souhaite aujourd’hui aller chez l’annonceur, rejoindre une équipe. Sa décision n’est pas liée à une urgence économique mais à un énorme ras-le-bol psychologique. Les préjugés de ses interlocuteurs lors d’entretiens ? Elle ne s’y arrête pas : « J’explique mes motivations, j’ai les compétences, des arguments, la niaque. »

Redevenir salarié après avoir été patron, c’est possible. À condition de ne pas s’isoler, de réseauter, de se faire accompagner, par des coaches ou des associations comme l’Avarap, de savoir ce qu’on veut, d’avoir un projet solide. Accrochez-vous !

Une fois en poste, veillez à prendre la mesure du périmètre de vos fonctions et à le respecter, signe que vous acceptez les règles de l’entreprise et les codes liés à votre nouveau statut. Quant aux qualités et compétences que vous avez su développer en tant qu’entrepreneur, exploitez-les au mieux pour faire de votre nouveau job une réussite.

Sources : www.blog-pour-emploi.com

Réponses

Par: Thomas gottvalles 22-7-2013 15:12
Objet:
Un recruteur préfère retenir la candidature d'une personne crédule, docile qui se montre obéissante et soumise. Voilà pourquoi les patrons font fuirent les recruteurs.